Visiter le Vietnam

Contes et légendes

Origine des Vietnamiens

Lac Long Quan et Au Co

Il était une fois un roi Kinh Duong qui avait reçu des donc du ciel, il régnait sur le pays du Su avec son épouse Long Nu, la fille du roi Dragon du Royaume des Eaux. Ils avaient un fils Lac Long Quan.

Ce prince était non seulement beau, mais aussi très fort et courageux. A sa majorité, son père lui a cédé le trône. Il a connu beaucoup d’aventures et de combats car, en ces temps là, les démons étaient très nombreux.

Après avoir vaincu les démons les plus terribles, et jugeant que le pays vivait désormais dans la quiétude, il a ainsi décidé de rejoindre le palais de sa mère, au Royaume des Eaux.

Quelques temps après, le Royaume a été envahi par les armées du souverain du Nord. C’est un homme autoritaire et méchant, mais sa fille était d’une beauté incomparable.

Le peuple ne pouvant plus supporter la méchanceté de ce souverain, a fini par implorer le secours de Lac Long Quan, Celui-ci est accouru sur le champ, répondant à l’appel de son peuple. Sur le chemin conduisant à la forteresse du méchant souverain, Lac Long Quan a rencontré la princesse Au Co qui était la plus belle et la lus charmantes de princesses. D’ailleurs le “coup de foudre” a été réciproque, comme s’ils étaient nés pour s’aimer l’un l’autre. Au Co a demandé à son amant de l’aider à fuir la tyrannie paternelle. Le héros a accepté et emmené la princesse dans la forteresse des montagnes que jadis les habitants lui avaient construite pour lutter contre les démons. Furieux, le souverain a envoyé ses troupe à la poursuite des amoureux. Mais Lac Long Quan les a écrasés victorieusement. Epouvanté à son tour, le souverain a décidé de retourner vers le Nord.

Les deux amoureux ont alors vécu de grands moments de bonheur. Si bien qu’un jour la princesse a mis au monde un sac de peau qui contenait cent foetus. Au bout de six jours, c’étaient cent beaux garçons qui ont grandi rapidement et sont devenus des jeunes hommes aussi forts qu’intelligents.

Un jour Lac Long Quan s’est senti envahi par la nostalgie de son pays des Eaux. Il a avoué à sa femme qu’il ne pouvait pas continuer à vivre avec elle car elle était faite pour vivre dans les montagnes et lui , le dragon, devait vivre sous l’eau. Alors, ils ont décidé de se séparer et de se partager leurs enfants. Cinquante sont partis avec leur père vers les plaines et sont devenus des ancêtres des Kinhs, ou Viets. L’aîné a été proclamé roi sous le nom de Hung, le fondateur de la 1 è dynastie. Il a bâti sa capitale à Phong Chau. Les cinquante autres sont partis avec leur mère dans les montagnes. Ce sont les ancêtres de tous les peuples vivant encore de nos jours dans ces lieux et sur les hauts plateaux.

L’histoire de la Pastèque

Sous la dynastie du 8 è roi Hung, des marchants étrangers arrivèrent nombreux au royaume du Sud. Ils présentèrent au souverain nombre de denrées exotiques et lui offrirent aussi d’acheter un jeune garçon qu’ils avaient enlevé sur une l’île des mers lointaines. Le roi prit l’enfant en pitié et le garda dans sa cour. L’enfant étonna tout le monde par son intelligence et ses capacités. Aussitôt, il apprit la langue vietnamienne. A l’âge de tous les conseils du roi. Le roi lui attribua le nom très honorifique de An Tiem et finit par lui donner pour épouse sa propre fille.

Ce privilège ne manqua pas d’éveiller la rancoeur et l’envie des mandarins de la cour. Ces derniers guettaient l’occasion de noircir An Tiem aux yeux du roi. Pendant ce temps là An Tiem vivait avec la princesse et les deux jeunes enfants qu’elle lui avait donnés dans une belle maison toute proche du palais royal. Il ne se souciait pas des intrigues des mandarins. Demeurait indifférent aux regards haineux que ceux-ci lui jetaient, et quand sa femme, le mettait en garde contre eux, il se contentait chaque fois de répondre d’un ton tranquille: “Ma vie et tous mes biens, je les dois au Ciel….” Un jour, l’une de ces mandarins fut surprise par l’un des courtisans jaloux. Celui-ci fila au palais et demanda audience au roi. Il bégaya devant le roi: “J’ai entendu de mes propre oreilles votre insigne serviteur An Tiem, que vous avez pourtant, dans votre magnanimité, couvert d’honneurs et de largesses, affirmer qu’il ne vous devait rien. Tout ce qu’il possède. Prétend-il. Il l’a reçu du Ciel en récompenses de ses mérites…” le roi s’étrangla de fureur. Il appela ses gardes et leur commanda d’amener An Tiem devant son conseil.

“ Ingrat!” commença le roi: “Je n’ai qu’une seule et unique question à te poser: “Dis-moi à qui tu dois tout ce que tu possèdes!’’

“ Au Ciel”, répondit An Tiem sans malice. Le roi fit jeter An Tiem en prison, puis rassembla ses ministres et ses conseillers pour décider la punition à lui infliger. Alors le plus âgé des conseillers prit la parole: “votre grâce” dit – il, “il est évident qu’An Tiem vous a manqué de respect et de gratitude. Cela est une crime de lèse-majesté. Mais rien ne prouve qu’il y ait eu complot. Puisqu’il affirme qu’il doit tout au Ciel, laissons donc celui-ci décider de son sort. Envoyer le sur une île déserte, et nous verrons bien s’il est écrit qu’il vivre ou mourrir”. Quand la princesse eut connaissance du jugement, elle se jeta aux pieds de son père et le supplia à travers ses larmes de la laisser, ainsi que ses enfants, accompagner son époux en exil. Le roi dut lui donner son consentement.

An Tiem parti explorer l’île, à la recherche d’oeufs d’oiseaux, de racines et de plantes comestibles dont ils pourraient se nourrir. Soudain, il remarqua un faisan blanc qui fit trois fois le tour de l’île avant de venir lâcher au–dessus de lui six graines noires et brillantes qu’il tenait dans son bec. An Tiem les ramassa et les sema. Ces graines arrosées avec soin, ne tardèrent par à germer. Puis très vite les jeunes pousses vertes se mirent à porter des fleurs, dont il sortit enfin de gros fruits tout ronds d’un beau vert foncé. Quand ils furent aussi gros qu’une tête d’homme. An Tiem en cueillit un et le trancha. Comme la chair juteuse leur parut douce et rafraîchissante! Il continua de semer de nouveau toutes les graines obtenues, les soigna et les arrosa. Il ne fallut pas longtemps pour que l’île entière devint un champ de pastèques! Au bout de quelques années, An Tiem redevint un homme riche et considéré, grâce aux troc des pastèques contre le riz et autres objets utiles avec les jonques venues de loin. Un jour, An Tiem eut l’idée de cueillir un grand nombre de pastèques de graver le signe de son nom sur leur écorce lisse. Puis il confia les fruits ronds aux vagues écumantes. Des pêcheurs trouvèrent l’un de ses boulets sur la plage et portèrent leur étrange trouvaille au roi.

Le roi reconnut le nom d’An Tiem et le fit ramener en grande pompe et le rétablit dans ses fonctions. Le malheureux mandarin, en revanche, fut sévèrement puni.

Gâteau du Têt

Le sixième roi Hung avait vingt fils. Mais quand vint le moment de transmette le sceptre, le souverain se trouva des l’embarrassa: Lequel de ses enfants devait- il lui succéder? Il fallait que le futur roi fût capable de régner avec justice et intelligence. Il décida donc de mettre ses fils à l’épreuve, les convoqua tous les vingt et déclara: “Mes fils, allez dans le vaste monde et regardez autour de vous. Celui qui ramènera de son voyage la recette du meilleur plat, celui-là montera sur le trône après-moi!”

Les princes se mirent donc en route, accompagnés d’une escorte correspondant à leur âge et à leur position.

Seul le seizième prince Lang Lieu, dont la mère était morte juste après la naissance, ne possédait ni conseiller(s), ni serviteur(s). Quand il vit ses frères, plus favorisés que lui, partir à cheval vers les quatre coins de l’horizon, il sourira “Ah, comme j’aimerais pourvoir répondre au voeu de mon père! Mais je n’ai même pas de monture. Qu’est ce que je vais faire?”

Cette même nuit, un bon génie lui apparut en rêve et lui dit: “Je connais ta solitude, ainsi que le souci qui pèse sur ton jeune coeur. El puisque tu ne convoite pas la couronne, mais désires simplement Gâteau du Têt exaucer le souhait de ton père, je vais t’aider. Pourquoi aller si loin alors qu’il n’est rien de plus précieux que le riz, qui nourrit notre pays depuis des temps immémoriaux? Prends du riz gluant, lave – le dans l’eau claire et fais-le cuire à la vapeur. Quand ce sera fait, formes-en deux gâteaux: Le premier sera rond. Il évoquera la voûte céleste, et rendra grâce au Ciel des bienfaits qu’il a accordés aux hommes. Le second carré, représentera la terre qui nourrit tous les êtres vivants. Fourre- les tous les deux d’une garniture à base de haricots et de viande hachée, gras et maigre mélangé. N’oublie pas d’y ajuster du saindoux et de l’oignon. Enroule le tout dans des feuilles vertes de bananier, que tu maintiendras à l’aide de jeunes bambous, et fais cuire à l’étuvée un jour et une nuit!”

Lang Luu s’éveilla. Il réfléchit longtemps à ce rêve étrange. Il alla trouver sa vieille nourrice et lui raconta tou. “C’était la voix du ciel, et tu dois lui obéir” dit la vieille. Encouragé par ses paroles, is se mit à l’ouvrage. C’était à ce moment-là, précisément, que le délai accordé par le roi expirait. De tous les coins de la terre, les autres princes revinrent. Leurs serviteurs portaient sur des plateaux d’argent nombre de mets inconnus, de spécialités étrangères, de fruits exotiques… Le palais tout entier était rempli d’odeurs suaves. Lang Lieu resta en arrière avec ses gâteaux, personne ne faisant attention à lui. L’un après l’autre, les princes lurent leurs recettes. Ce n’étaient que noms étranges, qu’expressions inconnues. Puis le roi et ses conseillers goûtèrent l’un après l’autre tous les plats présentés. Plus le roi goûtait, plus son front se plissait car la décision devenait de plus en plus difficile. En fin, bon dernier, le prince Lang Lieu offrit ses gâteaux à son père. Le roi en prix une bouché une saveur exquise flattait son palais, tandis que ses yeux contemplaient avec plaisir la forme gâteaux, symboles du Ciel et de la terre.

“Mes Chers fils” déclara le souverain d’une voix ferme malgré son émotion. Je ne peux blâmer aucun d’entre vous: Tous, vous m’avez rapporté des mets délicieux. Dites mois, comment préparerez – vous ces plats quand vous aurez épuisé les légumes, les épices, les fruits, les poissons rares que l’on ne trouve pas chez nous? Les gâteaux de Lang Lieu sont non seulement exquis, mais ils sont faits de riz, de haricots, de viande de porc, des ingrédients qui ne manquent pas dans notre pays. En outre, loin de songer, uniquement au ventre, il a donné à ses gâteaux une forme qui nous rappellera toujours la gratuite que nous devons au Ciel et à la terre”.

Ce discours terminé, Lang Lieu s’inclina profondément et dit: “Je suis plus heureux que je ne saurais le dire de l’immense honneur que vous me faites, père, mais je n’ai pas le droit d’accepter une telle faveur. Et il raconta au roi tout son rêve: “Je vois dans ce rêve la preuve de la volonté du Ciel, et je sais à présent qu’il t’assistera dans la tâche!”

Mais avant de nommer Lang Lieu à sa place, le roi ordonna de faire connaître la recette des gâteaux dans tous le pays. Le gâteau rond prit le nom de Banh Day, le gâteau carré celui de Banh Trung.

Depuis ce temps-là, dans tout le Vietnam, on mange ces gâteaux de riz fourré pour fêter le Têt, ou Nouvel An.

Les conseillers de l’empereur du ciel

On raconte qu’il y eut autrefois, sur terre, une femme qui avait une pierre à la place du coeur. Même lorsqu’elle devint mère et donna le jour à deux superbes jumeaux, ceux-ci n’éveillèrent en elle aucun sentiment maternel. Comme les pleurs de ses enfants lui semblaient insupportables, sans un mot elle quitta ses fils et les abandonna à leur sort.

Un couple de braves gens recueillit les enfants et les éleva. Les deux frères donnèrent beaucoup de joies à leurs parents adoptifs. Le seul reproche que l’on eût pu leur faire, peut être, était qu’ils se montraient très réservés et n’exprimaient que rarement leurs sentiments. Mais ils possédaient, en revanche, une mémoire prodigieuse sans le moindre effort, ils étaient capables de raconter tout ce qu’ils avaient vu, lu ou entendu depuis leur naissance. L’empereur du Ciel était au courant de cette faculté extraordinaire et les convoqua près de lui. Il les nomma premiers conseillers et assistants. Il leur confia le sort des hommes et de leurs âmes.

Depuis lors, Nam Tao, assis la gauche de l’Empereur du Ciel tient le registre de tous les hommes qui vivent sur terre. Dans son livre du Destin, sont consignées toutes les existences humaines, de la naissance jusqu’à la mort. Mais Nam Tao n’a nul besoin de ce livre car il a une mémoire extraordinaire.

L’autre frère, Bac Dau, siège à la droite de l’Empereur céleste et tient le registre des morts. Lui aussi se passe de la liste.

On peut apercevoir ces deux ministres dans le Ciel nocturne: Nam Tao étincelle sous la forme de la Croix du Sud. Tandis que Bac Dau a pris les traits de Grande Ourse.

Histoire du chique de bétels

Il était une fois, Tan et LaLa chique de bétels ng qui étaient deux frères, issus d’une famille d’un dignitaire qui avait reçu le titre de Cao (supérieur) du roi Hung, ces deux frères se ressemblaient comme deux gouttes d’eau bien qu’ils ne soient pas jumeaux. Le seul point différent était le caractère. L’un était gai, l’autre sérieux. Ils étaient étroitement liés l’un à l’autre. Tan était aîné, Lang le cadet.

Avant sa mort, le père a confié Tan à un respectable moine taoiste. Bien sûr Luu, le moine a accepté de s’occuper de l’enfant. Le frère cadet a insisté pour suivre l’enseignement que Luu donnait à son frère. Donc, tous les deux ont été acceptés par le moine. Celui-ci avait une fille, belle et un peu près du même âge que les frères. Elle ne pouvait pas les reconnaître l’un de l’autre. Un jour elle a pu les distinguer l’un de l’autre, grâce à un ruse; elle leur a apporté une soupe, mais elle n’a servi qu’un bol et une seule paire de baguettes, puis elle sortie se cacher derrière la porte. Lorsque les deux frères étaient seuls, le plus sérieux a laissé la soupe à son frère aîné qui était le plus gai.

Les années ont passé. Une amitié de plus en plus forte liait Tan, l’aîné et la fille du moine. Voyant cela, le moine a accordé la main de sa fille à Tân. Le mariage a eu lieu et le jeune couple est parti s’installer dans une nouvelle maison où le cadet est venu les rejoindre. Toutefois les relations entre les deux frères n’étaient plus les mêmes, bien que l’aîné s’occupe toujours de son frère.

Un soir, lorsque les deux frères avaient travaillé aux champs toute la journée, Lang est à la maison avant Tân. A peine avait- il franchi le seuil de la maison que l’épouse de Tân s’est précipité sur lui pour l’embrasser. Le cadet a poussé un cri de surprise qui a fait comprendre à la jeune femme sa méprise. Il était cependant trop tard, Tân rentré des champs, les a trouvés tous confus. Les relations entre les deux frères ne se sont pas améliorées. Le cadet s’est rendu compte que Tân était jaloux de lui et a décidé de les quitter.

Il a marché longtemps et est arrivé au bord d’un grand fleuve qu’il ne connaissait pas. La tête entre les mains il s’est mis à pleurer le jour puis la nuit. Au lever du soleil, il est mort et son corps est devenu une grosse pierre au bord du fleuve. Tân, pris de remords, est parti chercher son frère. Il a marché plusieurs jours et est arrivé auprès d’un grand fleuve. Fatigué, il s’est arrêté et s’est assis sur une grosse pierre. A l’aube, au lever du soleil, il s’aperçu que la pierre était son frère pétrifié. Il s’est relevé et s’est mis à pleurer. Il a pleuré toute la journée et toute la nuit. Le lendemain matin, à la recherche de son époux. Elle est arrivée finalement au bord d’un grand fleuve. Fatiguée, elle s’est assise sur une pierre et s’est appuyée contre un tronc d’arbre et s’est mise à pleurer jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de force. A la place de la jeune femme, une plante grimpante a poussé, en laçant le tronc de l’arbre. A côté du bloc de pierre était maintenant un arbre entouré de la plante grimpante. A cet endroit, le moine Luu et son épouse ont fait construire un temple appelé” temple de l’entente fraternelle et de la fidélité entre époux”.

Un beau jour, le roi Hung passait dans la région. Il s’est arrêté pour admirer la beauté et la sérénité des paysages, devant le temple. Il s’est adressé à son entourage et a demandé qu’on lui raconte l’histoire de ce monument…Depuis lors, la culture de ces plantes grimpantes appelées bétel a été répandue sur ordre royal, de même qu’un décret du roi Hung a obligé désormais les jeunes gens à fournir à leurs familles, et à leurs invités, pour leurs mariages, des feuilles de bétel (plante grimpante), des noix d’arec (fruit, de cet arbre extraordinaire) et de la chaux (comme la grosse pierre). Les trois, symbole du bel amour entre Tan et la fille du moine et l’entente fraternelle entre Lang et son frère aîné, doivent être mâchés ensemble et favorisent la conversation entre amis, en souvenir du bel amour entre Tan et la fille du moine Luu et l’entente entre Lang et son frère ainé.

Génie Giong

Sous le règne du sixième roi de la dynastie Hung, le Royaume du Sud connut de durs moments. Les agresseurs (AN) brûlaient sas pitié villages et villes, saccageaient champs et potages. Personne ne pouvait leur résister. Rien ne pouvait arrêter ce flot meurtrier.

Les appels à l’aide montèrent jusqu’au Ciel. L’empereur céleste fut pris de compassion pour ce peuple souffrant; il convoqua le Génie de la fondre, Set, et lui parla ainsi: “Il est temps que tu paies tes dettes et répares les dommages que tu as causés aux hommes. Envoie ton fils sur la terre, afin qu’il sauve ce royaume”.

Cette nuit-là, l’Empereur apparut en songe au roi Hung Vuong et lui commanda de chercher à travers le pays, un héros capable d’affronter l’ennemi et de sauver la patrie.

A la même époque, dans un village qui s’appelait alors Kedong, vivait une femme qui, n’était plus jeune, mais encore célibataire. Un jour où elle sarclait ses plates-bandes, elle découvrit un empreinte de pied gigantesque. Elle posa son pied dessus. A peine avait–elle fait le geste qu’elle sentit un éclair de feu la parcourir tout entière. Peu de temps après, elle donna naissance à un fils, qu’elle baptisa Giong. L’enfant grandit normalement. Pourtant, il ne riait pas, ne gazouillait pas comme le font les nourrissons. A trois ans, il, n’avait encore jamais prononcé le moindre mot. Il passait ses journées allongé sans bouger. Un Jour, les envoyés du roi sur le chemin de chercher un héros pour sauver la patrie, arrivèrent dans le village de KeDong! Dès que leurs trompettes retentirent, Giong se leva brusquement et dit: “Maman, fait venir les envoyés du roi!”

Stupéfaite, la mère courut les chercher: “Retournez sur le champ à la cour et dites au roi qu’il me faut un cheval de bronze géant” ordonna le petit garçon au messagers abasourdis.
“qu’il me fasse aussi forger une armure robuste, un casque de fer et une épée bien affûtée. Avec cela, j’anéantirai l’ennemi!”

L’envoyé royal n’osa rien répliquer. Il sauta en selle et galopa sans s’arrêter jusqu’à la Cour. Quand le roi fut mis au courant des exigences du garçon, il se souvint de son rêve, il convoqua aussitôt ses ministres et ses mandarins pour les informer de l’affaire et leur demander de faire ce que le garçon avait demandé.

Quand à Giong, du jour où il avait parlé pour la première fois, il s’était mis à grandir d’une façon extraordinaire. Il mangeait beaucoup. Les habits neufs que sa mère lui confectionnait le matin craquaient le soir même aux coutures. Depuis longtemps déjà, la pauvre femme n’avait plus assez de riz pour le nourrir, ni d’étoffe pour le vêtir. Mais du village entier, et bientôt de tous les environs, des gens vinrent apporter le peu qu’ils avaient à ce garçon hors du commun.
Le cheval et l’équipement furent envoyés à KeDong. Dès que Giong tapota légèrement le dos de sa monture, celle-ci s’effondra comme un tas de sable. On lui envoya la deuxième, peu de temps après, bien que plus grande et robuste que la première, la seconde ne résista pas mieux au poids du jeune homme. Quand il voulut essayer l’armure, les plaques métalliques sautèrent de tous les côtés. Effarés, les messagers retournèrent à la cour et racontèrent au roi ce qui s’était passé. Le roi ordonna de faire fondre tous les tambours, tous les gons, toutes les cloches de bronze. Aux quatre coin du pays, le jour comme la nuit, le peuple forgeait, les flammes des forges rugissaient, la sueur coulait à flots. Enfin le travail fut achevé. Le héros sortit de chez lui, coiffa le casque, enfila son armure et se mit en selle, son fouet en fer à la main. Tout de suite, le cheval de bronze prit vie: il poussa un hennissement retentissant, et des flammes sortirent de ses naseaux. Giong salua tout le monde, piqua des éperons et s’envola au beau milieu des ennemis. Il pourchassait de sa fureur tous ceux qui avaient dévasté son pays. Quand le fouet se rompit à son tour, il arracha des bambous et acheva ainsi d’anéantir les troupes ennemis. Le héros repartit au grand galop vers les monts Socson, où Il se dépouilla de son armure et parcourut du regard ce pays qu’il aimait. Enfin Il sella son cheval et murmura avec émotion “Bonne chance, mon Royaume du Sud!” et il remonta dans le Ciel.

Le roi fit édifier le village rebaptisé Phu Dong un temple en l’honneur du sauveur de la patrie, et Giong se vit décerner le titre de Prince céleste de Phu Dong. Ce temple existe de nos jours et l’on vient toujours admirer en ce lieu les traces laissées par les sabots du cheval de bronze, traces qui sont devenues avec le temps une série de petits lacs circulaires. Quand aux bambous qui poussent dans cette région, ils paraissent roussis par des flammes, les flammes qui sortaient jadis des naseaux du cheval. Depuis lors, chaque année, une grande fête célèbre la victoire du héros Giong le neuvième jour quatrième mois lunaire.

Lac de l’Epée Restituée

Il y a très longtemps de cela, le peuple vietnamien souffrait de la domination chinoise des Ming. Il subissait l’augmentation des impôts chaque année plus élevée. La famine s’abattit sur tout le pays, la population finit par se soulever dans la province de ThanhHoa, sous la conduite d’un homme nommé Le Loi. Malheureusement, ces hommes mal armés, affaiblis par la faim, subirent défaite sur défaite.

Alors, l’Empereur du Royaume des eaux, Lac Long Quan, eut pitié de ce peuple et décida de venir l’aider à sortir de cette situation.

A cette époque-là vivait un pêcheur appelé Le Thanh. Un matin, il tira son filet comme d’habitude, mais celui-ci parut plus lourd ‘‘enfin une bonne pêche!” se dit-il. Mais point de poissons, ce n’était qu’une barre de fer, déçu, il la rejeta dans l’eau. Lorsqu’il remonta la deuxième fois son filet, il trouvera encore une fois cette barre de fer. Il l’envoya loin du bateau, en bougonnant. Il lança son filet pour la troisième fois. Mais très curieux, au lieu du poisson attendu, il pêcha la barre de fer. “Ma foi, ce n’est pas une barre, c’est une épée” cria-t-il alors, après l’avoir mieux regardée. “Une véritable épée, à laquelle il ne manque que la poignée!”. Quelques temps après, LeThanh rejoignit la troupe de Le Loi. Un jour Le Loi fit halte chez le pêcheur en compagnie de quelques soldats. Pendant que ses hommes se reposaient à l’ombre du banian, Le Loi pénétra dans la hutte. Il découvrit brusquement dans un coin un objet très brillant qui semblait l’attirer avec une force magnétique. “Une telle épée serait digne d’un roi! Dommage qu’elle n’ait plus de poignée..” se dit-il. Il interrogea Le Thanh pour savoir l’origine de l’épée. Le pêcheur lui raconta tout. Après un court repos, Le Loi et ses hommes se mirent en route, oubliant vite l’épée et son histoire extraordinaire. Un Jour Le Loi sella son fidèle coursier et s’enfonça dans la forêt. Il était déjà loin quand il aperçut tout à coup, au plus profond des arbres, une lueur aveuglante. La mystérieuse lueur étincelait au sommet d’un arbre. Lê Loi grimpa et constata bientôt qu’il s’agissait d’une poignée d’épée. Quand il se saisit de cette poignée, l’histoire du pêcheur Le Thanh revint en mémoire.

Dès le lendemain, il retourna la voie et lui montra le voir, trouvée dans de si étranges circonstances” croyez-moi, seigneur, c’est le ciel lui même qui nous l’envoie pour nous aider dans notre juste combat” déclara le pêcheur. Il avait raison: Grâce à cette épée prodigieuse, Le Loi conduisit ses troupes de victoire en victoire. Bientôt le pays se trouva libéré, et Le Loi devint son nouveau roi.

Une année passa. Un jour alors qu’en faisant une promenade en jonque armée de dragons et de phoenix dans le lac, il vit soudain surgir devant la proue une tortue qui s’adressa à lui d’une voix humaine: “Le Loi, mon Maitre te prie de bien vouloir lui rendre son épée magique”

Alors, Le Loi comprit enfin que l’Empereur Lac Long Quan l’avait aidé quand il avait été dans le besoin. Il ôta l’épée de son ceinturon et la tendit à la tortue, qui disparut avec elle dans l’eau du lac.

Depuis lors, le lac qui se trouve au centre ville d’Hanoi se nomme le lac de l’épée restituée.

Citadelle Co Loa

Co Loa ou la citadelle de l’Escargot se trouve à seize kilomètres au Nord de l’actuel Hanoi. C’est le plus important vestige de l’histoire du Vietnam. En 257 avant notre ère le roi Thue An Duong a conquis le Van Lang des rois Hung et transféré la Capitale vers la plaine. La construction de la Citadelle n’a pas été facile, comme le raconte la légende. Les murailles solidement construites le jour s’effondraient la nuit sous l’effet d’orages inhabituels. La Génie de la Tortue d’Or est alors venu aider le roi à la construire. Or, à l’endroit où le roi avait décidé de construire sa forteresse vivait depuis de mille ans un coq-farfadet. Il fallait le tuer pour débarrasser le lieu de ses maléfices. Ce coq-farfadet avait la capacité de le transformer en un hibou à six pattes serrant une lettre dans son bec, lorsqu’iil état menacé. Il ya donc un suel moyen de se débarrasser de ses maléfices. C’était de faire tomber la lettre du bec de cet animal, et la saisir à la volée avant qu’elle ne touche pas le sol.

Le Roi An Duong est parvenu à le tuer et aussitôt le farfadet s’est transformé en un hibou à six pattes tenant dans son bec la lettre magique. Alors, la Tortue d’Or, venant en aide du roi, s’est approchée du hibou sous la forme d’une souris et, d’un seul coup, lui a mordu très fort une patte. Surpris par la douleur, le hibou a poussé un cri terrible et a laissé tomber la lettre. An Duong témoin de la scène s’est alors précipité pour attraper la lettre avant qu’elle ne touche le sol.

Finalement, le roi a pu construire sa citadelle en deux semaines. Consciente des futures menaces auxquelles le roi aurait à faire face, la Tortue d’Or lui a offert une de ses griffes magique qui, une fois montée sur une arbalète, deviendrait une arme terrible contre tous les ennemis.

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